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Litak du clan de la Forêt Sombre - Épilogue

  Épilogue Comme l'avait dit Sharle, l'hiver était arrivé bien plus tôt que n'auraient pu le prévoir les orques du clan. Ils passèrent donc la mauvaise saison à l'abri des murs de la cité, en compagnie de la plupart des anciens de Mont Noir, qui avaient décidé d'intégrer le clan du Lac Blanc nouvellement créé. Sharle avait conduit Litak et ses amis à Bout du Val, où ils découvrirent à quel point cette seigneurie était ouverte sur les deux mondes. Le commerce y était florissant et l'on pouvait y trouver les meilleures productions des orques comme des humains, le tout dans un incroyable maelström de couleurs, d'odeurs, de bruits et de gens de tous horizons, orques de clans lointains, humains des Belles Landes, de Centre Monde et même des Terres d'Ouest, la troisième grande nation humaine, par-delà les terres connues. Bénobog avait passé beaucoup de temps en compagnie de Zarmak, Manouba et Boulena, se racontant leurs histoires respectives, p...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre LXXXVIII

  LXXXVIII Le clan de la Forêt Sombre séjournait dans la cité de Valfond, afin de permettre aux guérisseurs de la seigneurie de soigner au mieux les blessés, principalement Bratog. Les orques libres avaient découvert un peuple accueillant, composé d'hommes et d'orques. Évidemment, les citoyens de Valfond furent surpris en découvrant Litak, mais jamais elle n'eut à subir une quelconque hostilité. Sharle lui avait fait visiter la ville et le palais. Il l'avait présentée à Jehan qui l'avait beaucoup impressionnée et à Wanuka avec qui elle avait immédiatement sympathisé. Ils passaient beaucoup de temps ensemble et ce temps-là leur était précieux. Au dixième jour, Bratog put enfin se tenir debout et marcher quelques pas. Il comprit alors que plus jamais il ne serait en mesure de défendre ou de nourrir le clan. Il convoqua alors Urog et Corg. — Je vous ai demandés, car Garnox est mort et je ne pourrai plus diriger le clan. Je vais donc te passer le command...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre LXXXVII

    LXXXVII Ils avaient confectionné des brancards de fortune pour transporter les corps de ceux qui avaient donné leur vie pour leur liberté. Les soldats des Belles Landes rescapés avaient été réquisitionnés pour cette tâche. Sharle avait demandé que ces soldats soient bien traités. Ils seraient jugés à Valfond pour leurs fautes, mais ils n'étaient pas à mettre dans le même panier que les rafleurs, qui eux, avaient agi pour leur profit, connaissant parfaitement les lois de la seigneurie. La nuit tombait lorsqu'ils arrivèrent au campement du clan. — Litak ! Siléa ! Lazaée arriva comme une furie et enlaça la demi-orque et son amie. — C'est bien toi ? C'est bien toi qui es venue me parler ? Elle relâcha la métisse lorsqu'elle la vit grimacer. — Oh ! Désolée, j'ai oublié à quel point il t'a frappé. — Ce n'est rien, je suis contente de te voir. Elle n'eut pas le temps d'en dire plus, les rescapés du clan accoururent pour les accueillir. La...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre LXXXVI

   LXXXVI Ils remontèrent le chemin pour rejoindre les leurs et ils perçurent rapidement les appels de Corg, de Urog et même de Mallog, bien avant de voir leurs amis. Sharle aurait aisément pu les rassurer, mais il ne voulait pas briser ce moment de grâce où elle était dans ses bras et se serrait contre lui un peu plus que nécessaire. Puis, au détour d'un virage, ils virent Corg et Urog qui fouillaient le ravin du regard. Litak les appela et ils relevèrent la tête, surpris et heureux. Corg se précipita vers eux, prit sa fille dans ses bras et la serra contre lui, comme s'il voulait s'assurer ainsi que ce n'était pas une illusion. Urog donna l'accolade à Sharle. Corg fit un signe de tête à Sharle pour le remercier aussi. D'autres orques arrivèrent, guerriers, mères et enfants. Lorsqu'ils virent Litak, tous manifestèrent leur joie, qui en riant, qui en hurlant ou en se serrant les uns les autres. Ils remontèrent le chemin, vers le lieu de l'a...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre LXXXV

   LXXXV Elle se sentait bien. Tout était calme. Pourtant, quelqu'un l'appelait. Elle l'entendait et le percevait. Cela venait de si loin. Pourquoi la dérangeait-on ? Elle ne voulait pas qu'on la dérange, elle voulait rester là, en paix. Mais celui qui l'appelait insistait. Elle sentait de l'angoisse, de la tristesse et de la culpabilité. L'appel était de plus en plus insistant, de plus en plus proche. Et puis soudain, ses poumons furent en feu. La chaleur forçait le passage et se frayait un chemin jusqu'à ses alvéoles. La douleur était insupportable. Elle sentait maintenant qu'elle avait froid, elle était gelée. Un contact chaud sur sa bouche et à nouveau, le feu entrait en elle, mais cette fois, la chaleur lui faisait du bien, la réchauffait. Et puis toujours, cet appel insistant. Cette voix, elle pensait la connaître. Cette voix lui était agréable et elle se rendit compte qu'elle l'aimait. Elle aimait une voix. Cette pensée l...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitres LXXXI à LXXXIV

   LXXXI Sharle et ses soldats étaient complètement submergés. Il savait qu'ils étaient entraînés pour se regrouper et résister en se protégeant mutuellement, mais il doutait que les orques de Mont Noir aient la même idée. Il n'avait cependant guère le temps de s'en préoccuper, car il faisait face à cinq ou six rafleurs. Il en élimina trois sans difficulté, repoussa le quatrième d'un violent coup de pied à l'estomac, suivi d'un coup de taille sur le cinquième, le blessant seulement, mais l'obligeant à rompre le combat. De nouveaux adversaires lui firent face sans tarder et parmi eux, un homme de grande taille, cheveux poivre et sel en catogan. — Tu es fini Valfond ! Tes renforts arriveront trop tard ! LXXXII Corg progressait, il était soutenu à sa droite par Urog et à sa gauche par Bratak. Les hommes résistaient, mais l'étroitesse du chemin les empêchait de profiter de leur nombre. Ils étaient condamnés à mourir sous les coups de hache et n...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitres LXXVII à LXXX

  LXXVII — Ils attaquent ! L'appel venait de Trogak. Sharle se précipita vers l'amont. Les rafleurs avaient, eux aussi, perçu le message du Hurleur, du moins, ce qu'ils pouvaient en percevoir : impressions étranges de danger imminent, angoisse de mort, sensation oppressante. Ils avaient en outre entendu, eux aussi, le son du cor et ce message-là était on ne peut plus explicite : des troupes arrivaient derrière eux. De chasseurs, ils allaient bientôt devenir gibier et tous connaissaient les lois de Valfond concernant les rafleurs. Ils n'avaient donc plus le choix. Ils devaient vaincre sur le champ, ou mourir, de la main des défenseurs, ou de celle de la justice de Jehan. C'est donc avec la rage de ceux qui n'ont plus rien à perdre qu'ils attaquaient cette fois-ci. Urog voulut envoyer la moitié de ses forces aider Sharle, mais une sonnerie de cor retentit, bien plus proche celle-là que celle des renforts. Et il connaissait parfaitement la signif...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitres LXXV et LXXVI

  LXXV Les soldats des Belles Landes continuaient d'avancer, piques pointées en avant. Ils s'approchaient beaucoup trop des non-combattants et Urog ne supportait plus d'être contraint à reculer. — Mes amis, nous ne pouvons plus reculer. Nous allons devoir combattre comme les guerriers que nous sommes ! Je vais jeter le dernier rocher et nous en profiterons pour charger. Méfiez-vous de leurs lances et battez-vous comme des narzal ! Les guerriers du clan répondirent comme un seul orque par un cri de guerre puissant, qui fit vibrer les armures humaines. Urog se saisit du dernier rocher. Il ne chercha pas à le jeter sur les têtes, mais plutôt à le faire rouler avec un maximum de vitesse. Il le fit pivoter sur son côté et le lâcha en direction des hommes. Le rocher enfonça les rangs des Belles Landes sur quatre rangs et les orques chargèrent en puissance, bousculant les hommes et taillant dans la masse avec leurs haches puissantes. Les anciens captifs, armés d'ép...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitres LXXIII et LXXIV

  LXXIII Le Hurleur se fit percevoir de tous les orques et de quelques hommes : — Mes amis, nous les avons repoussés une première fois. Mais ils vont revenir à la charge. Nous devons tenir coûte que coûte ! Litak a trouvé des renforts, ils sont en route, mais ils ne pourront pas être là avant un bon moment. Courage ! N'oubliez pas que vous êtes des orques braves, libres et fiers ! Les orques poussèrent alors tous ensemble un cri de guerre qui résonna en écho entre les falaises de la vallée. Les petits profitèrent de ce moment de répit pour refaire leur stock de pierres. Bénobog avait trouvé une assistante pour soigner les blessés et les guerriers du clan avaient récupéré des boucliers sur les soldats des Belles Landes. Ils étaient trop petits pour qu'ils puissent les utiliser comme tels, mais ils les avaient fixés avec des lanières pour en faire une protection thoracique. Farabert avait détroussé les soldats des Belles Landes pour leur prendre leurs cottes de maill...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre LXXII

   LXXII   Elle était aveuglée par la lumière intense de ce début d'après-midi et ses oreilles bourdonnaient. Elle sentait la chaleur du soleil jaune sur son corps, la pierre dure sur laquelle elle était allongée. Progressivement, le bourdonnement laissa la place à un sifflement, puis au tumulte des combats. Elle tourna la tête sur le côté pour tenter de voir ce qui se passait, mais elle ne voyait qu'une image floue, des taches de couleur qui bougeaient, sans qu'elle puisse identifier les personnes présentes à ses côtés. Elle tenta de se relever, mais la simple position assise lui provoquait des vertiges. Elle allait se recoucher lorsqu'une petite main se posa sur son épaule : — Comment te sens-tu ? — Pas en grande forme, mais je pense que d'ici peu, je pourrai me lever. Elle connaissait cette jeune fille, mais il lui fallut du temps pour l'identifier. — Laïna ? — Oui ? — Explique-moi ce qui se passe. — Nous sommes attaqués des deux côtés. Devant n...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre LXXI

  LXXI Ayant perdu l'avantage de l'effet de surprise, les rafleurs chargèrent sous les tirs des archers de Valfond. Dès qu'ils furent au contact, plus aucune flèche ne fut tirée sur les rafleurs. Les archers purent néanmoins se tourner vers l'aval et ajuster les soldats des Belles Landes qui avançaient de manière désordonnée. Ils donnaient l'impression de fuir un danger pour se jeter sous les haches de Urog, Corg et Martog. Lorsqu'ils furent au contact, Mallog côté torrent et Bratak côté falaise se ruèrent sur les soldats, accompagnés par quelques orques rescapés de Mont Noir. La surprise fut totale et passé les premiers tués, les hommes des Belles Landes refluèrent dans le désordre. Les orques se regroupèrent et marchèrent sur eux, ajoutant à la panique. De son côté, Sharle avait fort à faire. Il disposait de moitié moins de bras que ses assaillants et encore, nombre d'entre eux n'étaient pas très vigoureux. Ils s'étaient postés à l...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre LXX

  LXX Elle se déplaça aussi vite qu'elle le pouvait, en remontant la vallée. Elle paniquait, car elle ne savait pas où trouver de l'aide. Elle scrutait l'horizon à la recherche d'une éventuelle lueur qu'elle ne trouvait pas. Elle arrivait déjà au Col des Dents et elle s'apprêtait à rebrousser chemin, lorsque enfin, sur l'autre versant, elle repéra un campement : Les rescapés du clan et une petite troupe de soldats de Valfond, principalement des archers, mais aussi quelques orques. Elle se précipita vers eux, cherchant qui serait en mesure de la percevoir. Elle appela Arkog, Manouba, mais c'est Lazaée qui réagit la première. Litak lui effleura le bras et elle sursauta. Les autres avaient, eux aussi, perçu quelque chose d'étrange, mais pas aussi nettement. La demi-orque tenta de lui parler par les gammes, mais elle constata rapidement qu'elle n'y parviendrait pas. Elle décida donc de lui dire le plus distinctement possible qu'...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre LXIX

  LXIX   En milieu de journée, ils firent une halte, pour permettre à tout le monde de boire et de se reposer. Ils n'avaient malheureusement rien à manger, mais tous acceptaient d'avoir l'estomac vide, pourvu qu'ils soient libres et en sécurité. Sharle s'était assis près de Litak, heureux de trouver enfin un moment pour lui parler. — Tu crois qu'il va accepter ? — Pardon ? — Tu penses que Bratog va accepter ma proposition ? — Je crois qu'il n'a pas le choix. Il ne peut pas laisser son clan mourir de froid ou de faim sans rien faire. Tu nous sauves encore une fois, mais la difficulté, c'est que Bratog ne peut pas accepter sans offrir quelque chose en échange. Et nous n'avons plus rien à offrir. — Mais je ne demande rien ! — Je sais, mais un orque ne peut recevoir de l'aide sans offrir de rembourser sa dette. C'est ainsi, c'est une question d'honneur et les orques ne plaisantent pas avec l'honneur. Il l'obs...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre LXVIII

  LXVIII Ils se remirent en marche, le temps était doux et ensoleillé, propice à la marche. Les vivres manquaient et personne ne tenait à rester dans cette vallée stérile plus longtemps que nécessaire. Les fugitifs réalisaient maintenant qu'ils avaient retrouvé leur liberté et pour les plus chanceux, ils étaient à nouveaux avec leurs proches. Litak cheminait aux côtés de Corg, Darlak et Siléa. Cette dernière n'avait d'yeux que pour Trogak et la métisse s'amusa de l'attitude de son amie : — J'ai l'impression de voir Zanéa lorsque Mallog est à proximité. Siléa lui répondit par un sourire radieux, mais Litak percevait une tension monter chez Darlak. S'opposerait-il à cette relation entre sa fille et le soldat de Valfond. Elle avait pourtant appris qu'il avait largement fait ses preuves lors du sauvetage du clan, ainsi que lors de la bataille de Mont Noir. L'attitude de Darlak la laissait perplexe, mais elle se dit qu'elle n'avai...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre LXVII

  LXVII Elle avait fait un rêve étrange, où Sharle lui parlait, son père la portait et Halbair, dans une colère noire, les menaçait. Elle ouvrit les yeux, s'étira et elle constata que de nombreuses personnes la fixaient avec un air soulagé. Il lui fallut un moment pour comprendre : ils étaient sortis de la forteresse de Halbair. Corg se précipita vers elle, la prit dans ses bras et faillit lui rompre les os tant il la serrait contre lui. — Tu te réveilles enfin ! Je me suis beaucoup inquiété pour toi. Tu as dormi toute la journée d'hier . Il la relâcha et elle put reprendre son souffle. — Que s'est-il passé ? — Nous avons libéré tous les orques prisonniers chez Halbair, nous avons détruit son domaine et nous sommes revenus à Valfond. Des souvenirs épars de la bataille lui revinrent. Elle se souvenait surtout de cette sensation de danger. Tout le reste était vague, comme si quelqu'un d'autre l'avait vécu à sa place. Et puis, une image s'imposa à e...