Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre LXXII
LXXII
Elle était aveuglée par
la lumière intense de ce début d'après-midi et ses oreilles
bourdonnaient. Elle sentait la chaleur du soleil jaune sur son corps, la
pierre dure sur laquelle elle était allongée. Progressivement, le
bourdonnement laissa la place à un sifflement, puis au tumulte des
combats. Elle tourna la tête sur le côté pour tenter de voir ce qui se
passait, mais elle ne voyait qu'une image floue, des taches de couleur
qui bougeaient, sans qu'elle puisse identifier les personnes présentes à
ses côtés. Elle tenta de se relever, mais la simple position assise lui
provoquait des vertiges. Elle allait se recoucher lorsqu'une petite
main se posa sur son épaule :
— Comment te sens-tu ?
— Pas en grande forme, mais je pense que d'ici peu, je pourrai me lever.
Elle connaissait cette jeune fille, mais il lui fallut du temps pour l'identifier.
— Laïna ?
— Oui ?
— Explique-moi ce qui se passe.
— Nous sommes attaqués des deux côtés. Devant nous, les rafleurs ont
presque réussi à passer. Le Hurleur et ses soldats en ont tué plusieurs,
mais ils ne sont pas assez nombreux et ceux qui étaient avec nous à
Mont Noir, ont du mal à se battre avec des armes humaines. Ils font ce
qu'ils peuvent, mais quelques-uns ont été blessés. Bénobog avait
expliqué aux plus jeunes comment lancer des pierres avec une bande de
cuir, ce qui leur a permis de faire reculer les rafleurs. De l'autre
côté, je crois que les guerriers de ton clan tiennent bon, mais les
lanceurs de pierres ont dû les aider à l'instant.
Litak se releva à grand-peine, soutenue par Laïna, puis par d'autres petites mains.
— Laisse nous t'aider !
Litak reconnaissait cette voix :
— Lina ?
— Je suis là. Nous allons t'emmener plus loin, les rafleurs vont
bientôt revenir à l'attaque et je ne pense pas que ceux de Valfond
puissent tenir très longtemps.
Litak s'inquiéta :
— Sharle ?
— Avec ses guerriers, ils se battent comme des démons et ils leur font
payer cher leur audace, mais les hommes sont trop nombreux.
La demi-orque entendit le sifflement d'une fronde et Siléa qui l'encourageait :
— Allez la dormeuse ! Il faut bouger !
Sa
vue commençait à s'améliorer et elle fut surprise par le spectacle :
Siléa armée de sa fronde dirigeait les lanceurs de pierres. La métisse
fit un effort pour se tenir debout et elle chercha Sharle. Elle le vit,
épée à la main, en première ligne, plusieurs cadavres gisaient devant
lui. Il semblait essoufflé, mais lorsqu'il la vit, il lui sourit.
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