Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitres LXXIII et LXXIV

 

LXXIII

Le Hurleur se fit percevoir de tous les orques et de quelques hommes :
Mes amis, nous les avons repoussés une première fois. Mais ils vont revenir à la charge. Nous devons tenir coûte que coûte ! Litak a trouvé des renforts, ils sont en route, mais ils ne pourront pas être là avant un bon moment. Courage ! N'oubliez pas que vous êtes des orques braves, libres et fiers !
Les orques poussèrent alors tous ensemble un cri de guerre qui résonna en écho entre les falaises de la vallée.

Les petits profitèrent de ce moment de répit pour refaire leur stock de pierres. Bénobog avait trouvé une assistante pour soigner les blessés et les guerriers du clan avaient récupéré des boucliers sur les soldats des Belles Landes. Ils étaient trop petits pour qu'ils puissent les utiliser comme tels, mais ils les avaient fixés avec des lanières pour en faire une protection thoracique.

Farabert avait détroussé les soldats des Belles Landes pour leur prendre leurs cottes de mailles et les distribuer aux plus jeunes orques. Ils n'avaient pour la plupart jamais reçu la formation des novices, mais le jeune homme avait jugé qu'il valait mieux une défense désespérée qu'une capitulation. Les armes humaines étaient aussi à leur taille et ils finirent par ressembler à de vrais soldats, version orque.

Les archers de Valfond quant à eux, avaient escaladé la falaise comme des montagnards qu'ils étaient pour aller récupérer les flèches des rafleurs qu'ils avaient éliminés.

Et puis, trop rapidement à leur goût, les hommes revinrent à l'attaque. Sharle savait que les rafleurs et les soldats des Belles Landes ne pouvaient pas coordonner leurs actions, car ils n'avaient aucune possibilité de se concerter. Malheureusement, il ne pouvait profiter de cet état de fait, en dégarnissant un front pour renforcer l'autre, ses effectifs étaient trop peu nombreux et cela signifierait abandonner à leur sort les pauvres défenseurs en sous-effectif face à des attaquants beaucoup plus nombreux.

LXXIV

Les rafleurs attaquèrent les premiers, avec une nouvelle tactique de harcèlement : ils attaquaient un instant et se repliaient aussitôt, afin d'éviter les jets de pierres qui leur avaient causé beaucoup de pertes. Néanmoins, s'ils évitaient les pierres, ils ne pouvaient rien contre les archers qui, faisant pratiquement mouche à chaque flèche, réduisaient notablement l'efficacité de ce genre d'attaque. Mais Sharle craignait qu'à long terme, leur tactique ne devienne payante. Le nombre de flèches était limité et la fatigue viendrait bientôt leur rendre la tâche plus compliquée.

De leur côté, les hommes des Belles Landes étaient des soldats, habitués à manœuvrer de façon coordonnée et disciplinée. Ils trouvèrent rapidement la parade aux jets de pierres en plaçant les boucliers des rangés arrières en protection au-dessus de leurs têtes. Si quelques pierres parvenaient encore à passer entre les interstices, elles ne causaient plus guère de dégâts et la formation reprenait sa marche en avant inexorable... Jusqu'à ce que les puissants orques ne leur lancent des rochers. S'il leur arrivait parfois de rater leur cible par manque d'allonge, les rochers pouvaient rouler avant de s'immobiliser, écrasant ceux qui se trouvaient sur leur chemin, en rangs si compacts qu'ils ne pouvaient les esquiver. Par ailleurs, la présence des rochers perturbait la formation, ce dont parvenaient parfois à profiter les frondeurs. Mais les soldats, certes ralentis, avançaient toujours. Urog savait pertinemment que le moment viendrait bientôt où le corps à corps deviendrait inévitable. Ses guerriers se battraient farouchement jusqu'au bout, mais il ne pouvait se voiler la face, l'écrasante supériorité numérique des humains ne leur laissait aucune chance de l'emporter.

Les rafleurs profitèrent d'une brèche pour s'infiltrer dans les rangs de Valfond et les archers ne pouvaient prendre le risque de tirer dans cette masse confuse de camarades et d'adversaires. Sharle combattait le désespoir qui le gagnait et puis, il vit arriver en seconde ligne les petits fantassins de Farabert. L'effet de surprise fut total. Les jeunes orques, bien qu'inexpérimentés, faisaient merveille, s'attaquant à deux ou trois à un seul homme. Ceux-ci furent taillés en pièces. Farabert et Radgog eux, se faufilaient entre les rafleurs, en sautant, roulant ou en courant. Ils frappaient une fois, de taille ou d'estoc, bougeant avec vitesse et fluidité pour attaquer un nouvel adversaire. Lorsqu'ils parvinrent en première ligne, ils avaient causé à eux deux un ravage dans les rangs ennemis, en si peu de temps que Sharle lui-même en venait à douter de ce qu'il avait vu. La brèche était comblée et les imprudents qui s'y étaient engouffrés ne pourraient jamais se vanter de leur exploit.

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