Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre XXXVI
XXXVI
Tout était fini, ils
avaient éliminé les rafleurs et chacun retrouvait ses proches. Ménia
serra Urog dans ses bras et le colosse parut soudain plus tendre :
— Tout va bien mère, Bratog est vivant, sérieusement blessé, mais vivant et Zanéa est sauve.
Ménia se sentit soulagée, mais elle avait d'importantes informations à donner. Elle se tourna vers Corg :
— Ta fille a été extraordinaire ! Elle a sauvé beaucoup des nôtres !
— Où est-elle ? Elle s'est enfuie elle aussi ?
Ménia semblait soudain abattue :
—
Non...Elle aurait pu se sauver aussi, mais elle s'est sacrifiée pour
retarder les rafleurs. Xartak l'a aidée, leur chef l'a tué pour ça. Nous
avions cru qu'il avait tué ta fille après sa tentative d'évasion, mais
peu avant qu'elle ne revienne à elle, il a soudain semblé inquiet. Nous
avons perçu Litak qui semblait revenir de loin, mais c'est étrange, il y
avait comme une deuxième personne avec elle.
Corg regarda
Sharle. Ainsi, ce n'était pas qu'un rêve. Il avait vraiment vu Litak
cette nuit... Que fallait-il penser de ça ? Il aurait le temps d'y
réfléchir plus tard.
Ménia prit les mains de Corg :
— Il est parti cette nuit avec Siléa et Litak. Je ne sais pas où il les a emmenées.
Darlak vint voir Ménia :
— Sais-tu où sont mes filles ? Je ne les ai pas retrouvées.
— Je suis désolée, leur chef a emmené Siléa cette nuit, mais Maniléa devrait être là.
Lianée s'approcha :
— Deux rafleurs se sont sauvés par là –elle indiqua l'amont– Ils ont emmené Maniléa et Séana.
Sharle
qui assistait à la conversation de loin vit Darlak se décomposer. Ses
deux filles avaient été enlevées dans deux directions différentes. Il ne
pourrait en secourir qu'une et jamais il ne saurait choisir laquelle.
Urog décida pour lui :
—
Urtak, Mortak, Gorak et Bratak, vous remontez par là pour retrouver
Maniléa et Séana, Corg, Darlak, Martog et Mallog, vous venez avec moi,
nous devons rattraper Siléa et Litak.
Des ordres rapides, clairs et efficaces. Sharle voyait bien là l'empreinte d'un chef.
— Mes hommes et moi, nous venons avec vous.
Quelqu'un
poussa un cri, puis les orques s'attroupèrent en amont, près de
l'éboulis. Sharle, Urog et Darlak se précipitèrent et virent un
surprenant spectacle : Arkog, la hache levée, prêt à l'abattre sur un
jeune homme, alors que Maniléa et Séana se tenaient devant lui,
demandant au guerrier de baisser sa hache. Les orques encadrèrent
Farabert et le désarmèrent sans qu'il n'y oppose la moindre résistance.
Puis les filles expliquèrent leur mésaventure et leur sauvetage par le
jeune homme.
Ménia confirma qu'il était le seul qui leur ait témoigné
un certain respect et que Litak était persuadée qu'il était déjà venu
en aide à Lazaée en tuant un rafleur lors de l'évasion de la veille.
Urog et Sharle étaient perplexes. Que faire de cet homme ? Corg proposa :
—
Nous n'avons pas le temps d'en décider. Nous devons secourir Litak et
Siléa. On le garde comme prisonnier et on décidera lorsque tout sera
terminé.
Urog et Sharle approuvèrent. Mais à la surprise générale, Farabert prit la parole :
—
Vous devez m'emmener avec vous ! Si Halbair parvient jusqu'aux Belles
Landes, vous aurez besoin de moi pour vous guider jusqu'à son domaine.
Sharle fut le premier à réagir :
— Tu as compris ce que nous nous sommes dits ?
— Pas les mots, juste les intentions.
Corg était, lui aussi, surpris :
— Comment est-ce possible ?
—
J'ai grandi dans un clan, comme esclave, jusqu'à ce que Halbair et ses
hommes ne nous attaquent. Il disait toujours qu'il m'avait libéré, mais
je me suis aperçu que j'étais simplement devenu son nouvel esclave...
Urog réfléchit un instant.
— D'accord, il vient avec nous, mais les mains liées et sans son arme.
Il se tourna vers Farabert :
— À la moindre trahison, je te tue de mes mains.
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