Les cendres de Tirwendel - Chapitre XLVI

 

XLVI

Naëwen se releva, prête à se remettre en marche. Tilou chargea son sac sur son dos, et Alnard souleva Rulna pour la placer sur ses épaules :
— Hé ! J'ai pas encore fini de manger moi !
Alnard sourit :
— Tu finiras en route. Mais évite les miettes, ça gratte dans le cou.
— C'est mal connaître les nains que de leur demander de manger proprement.
Tilou prit note du trait d'humour de Rulna. Elle avait retrouvé une certaine bonne humeur depuis qu'elle pouvait marcher une partie de la journée. Cependant, Alnard, plus que Naëwen, prenait bien garde à ce qu'elle n'en fasse pas trop. Loin de l'agacer, l'attention du jeune soldat à son égard semblait lui convenir, et il n'était pas rare de les entendre plaisanter sur le caractère irascible des nains, ou sur le complexe de supériorité des grands dadais.
De son côté, depuis qu'elle avait pris conscience de l'ampleur du désastre qu'avait subi son peuple, Naëwen s'était refermée sur elle-même. Tendue vers un seul objectif, elle parlait peu, souriait encore moins et le jeune forgeron avait fini par comprendre qu'il en serait ainsi tant qu'elle n'aurait pas délivré les enfants.

Tous les soirs, lorsqu'ils s'arrêtaient pour la nuit, Alnard partait seul en avant pour espionner le campement des trolls. Tous les soirs, il revenait sans avoir trouvé le moyen de leur venir en aide. Au soir du septième jour de marche, Naëwen s'énerva :
— Je commence à me demander si tu cherches vraiment le moyen d'aider les miens ! Alors cette fois, je viens avec toi !
Surpris par le ton de l'elfe, Alnard voulu l'assurer de sa bonne foi, mais Tilou lui coupa la parole en s'approchant d'elle :
— Si tu y vas, j'y vais aussi.
Le jeune soldat commençait à prendre les évènements comme une attaque personnelle, mais à sa surprise, c'est Rulna qui détendit l'atmosphère :
— Dites tout de suite que je vous casse les pieds ! On dirait que vous voulez tous m'abandonner ici cette nuit ! Pas question ! Je viens aussi !
Sa hache en main, la naine vint se placer entre Naëwen et Alnard :
— Bon, on y va ou on reste ici à se regarder dans le blanc des yeux !

En arrivant à proximité de la colonne de prisonniers, Alnard leur expliqua ce qu'il avait déjà constaté les nuits précédentes :
— Les trolls se sentent en sécurité. Ils ne surveillent que les enfants, sans s'occuper d'une éventuelle force de secours.
Naëwen semblait encore plus abattue :
—Ils savent qu'ils ont d'ores et déjà vaincu la nation des elfes, et que mon peuple ne dispose plus d'assez de combattants pour leur tenir tête.
Alnard s'approcha d'elle :
— Ils sont toujours bien trop nombreux. Nous ne pourrions pas en venir à bout, et qui sait ce qu'ils feraient aux enfants si nous les attaquions ?
Naëwen baissa la tête :
— Je suis désolée de m'en être prise à toi.
Elle ferma les yeux et serra les poings quelques instants avant de se relâcher :
— Ces enfants sont les seuls elfes en vie que j'ai vus depuis que je suis revenue sur nos terres. Je ne supporte pas de les voir captifs, et je supporte encore moins de me sentir si impuissante...
Elle réfléchit quelques secondes :
— Je vais grimper pour essayer d'avoir une vue d'ensemble. Restez bien cachés.
Elle se dirigea furtivement vers l'arbre le plus proche et y grimpa.
Rulna s'approcha à son tour :
— Si elle veut qu'on attaque, j'y suis prête, mais on n'a aucune chance. J'ai pu compter une vingtaine de trolls...
— Ils sont trente-huit. Je les ai comptés tous les soirs depuis que nous les suivons. Leur nombre n'a pas changé. Notre seule chance serait qu'ils se séparent, et que nous puissions bénéficier d'un effet de surprise. Mais je crois qu'ils resteront groupés jusqu'à leur destination.

Lorsque Naëwen redescendit, elle semblait perplexe :
— Ils surveillent bien les enfants. J'en ai vu deux qui tentaient de s'échapper. Ils n'ont même pas pu faire dix mètres avant d'être rattrapés. Les trolls ne les ont pas ménagés, mais au moins, ils ne les ont pas blessés.
Tilou s'interrogeait depuis qu'il avait vu cette colonne passer sous leur arbre :
— Que comptent-ils faire de ces enfants ? Où les emmènent-ils ?
Naëwen haussa les épaules :
— Ils ne comptent pas s'en servir comme otages, puisqu'ils ont tué le reste de la population de Tirwendel. Peut-être veulent-ils en faire des esclaves ?
Elle tourna son regard vers l'ouest :
— Nous allons bientôt atteindre les limites du royaume. J'ai vu les montagnes de Gorlin au loin. Je ne comprends pas pourquoi ils prennent cette direction. Il n'y a rien là-bas.
Rulna fronça les sourcils et répondit d'un air bougon :
— Il y avait Larn Gilm, le royaume des nains.
Alnard s'inquiéta :
— Tu crois que les tiens sont en danger ?
Elle répondit d'un ton amer :
— Aucun risque. Les derniers nains à avoir vécu ici sont morts avec le roi Rolgon durant le Grand Désastre. Les autres –elle serra les dents– ont quitté ce territoire avec Dornin le sage, ce qui leur a permis d'échapper au massacre.
C'était la première fois qu'elle parlait de l'histoire de son peuple, et Naëwen réalisa que Tilou et Alnard attendaient la suite avec curiosité. Mais Rulna ne prononça pas un mot de plus. Naëwen posa une main délicate sur l'épaule de la naine :
— Elle ne vous en dira pas plus. Pas avec une elfe à ses côtés, ce qui est parfaitement compréhensible.

Alors qu'il la portait sur le chemin du retour, Rulna glissa à l'oreille de Alnard :
— Ce n'est pas Naëwen. C'est la honte.
Comme le jeune soldat ne comprenait pas, elle précisa :
— Nous sommes un peuple fier. Ce qui s'est passé dans les montagnes de Gorlin... Nous n'aimons pas en parler, c'est trop dur.
Il sentit la naine se crisper :
— Ce jour-là, notre peuple s'est couvert de honte. Ceux qui sont morts parce qu'ils n'ont pas étés capables de repousser l'ennemi, ceux qui ont survécu –et c'est encore pire– parce qu'ils ont fui. C'est tout. Ce n'est pas à cause de Naëwen.
— Mais ça fait plusieurs générations que ça s'est passé. Aucun d'entre vous n'en est responsable. Ni chez les nains, ni chez les elfes.
Rulna était dubitative :
— Les elfes vivent longtemps. Très longtemps. Beaucoup de ceux qui ont participé au massacre sont encore en vie. Du moins, ceux qui ont réchappé aux trolls. Quant à nous, nous devons tous assumer le déshonneur de nos ancêtres. Seul un acte de bravoure exceptionnel pourra nous permettre de retrouver notre honneur.
Elle se tut quelques secondes :
— Vous autres, les grands dadais, vous vous drapez dans votre honneur quand ça vous arrange, mais ça ne vous empêche pas de le bafouer à la moindre occasion. Vous ne pouvez pas vraiment imaginer ce que ça représente pour nous, les nains. L'honneur, c'est ce que nous lèguent nos parents, et nous le transmettons à nos enfants. C'est notre bien le plus précieux. Bien plus précieux que notre vie.
Alnard voyait Rulna sous un autre jour et il comprenait mieux certaines de ses réactions passées, mais s'il comprenait parfaitement l'importance qu'il y avait à agir dans l'honneur, il n'aimait pas l'idée qu'on puisse lui donner plus de valeur qu'à la vie. Combien de soldats valeureux étaient morts pour l'honneur, alors qu'ils pouvaient encore être utiles à leur cause ?
— Je ne vais pas tomber, tu sais !
Surpris, il réalisa qu'il tenait un peu trop fermement les jambes de Rulna pour la maintenir sur ses épaules :
— Oups ! Désolé.

Naëwen marchait en silence, tête baissée. Tilou voulu la rassurer :
— Nous ne les abandonnerons pas, tu sais.
Elle releva la tête et répondit avec un sourire triste :
— Je sais. Je sais que vous m'aiderez tous les trois. Je n'aurais jamais dû m'emporter comme ça contre Alnard.
Elle baissa à nouveau la tête :
— Mais de quel droit puis-je vous demander de risquer vos vies pour des elfes. Nous avons massacré le peuple de Rulna, nous vous avons combattu parce que nous vous jugions nuisibles pour la nature, quant aux trolls, nous ne les prenions que pour des animaux...
Elle se tut quelques secondes avant de reprendre dans un murmure :
— Notre peuple est-il seulement digne de survivre ? Ne mériterions-nous pas simplement de disparaître pour expier nos fautes ?
— Non.
Le jeune forgeron tendit le bras dans la direction des prisonniers des trolls :
— Quelles fautes ont commises ces enfants ? Doivent-ils mourir parce que leurs parents ont fait des erreurs ? Les générations à venir doivent-elles être condamnées pour les crimes du passé ?
Il se planta devant elle, lui releva le menton pour bien attirer son regard :
— Personne ne mérite de mourir. Nous allons aider ces enfants. Les elfes ne disparaîtront pas.
Elle le fixa quelques secondes avant de lui répondre avec un sourire las :
— Nous ne sommes que quatre. Comment pourrions-nous faire face à toute l'armée des trolls ?
Il la serra contre lui :
— Nous ne sommes pas seuls. Ils ne peuvent pas avoir tué tous les elfes. Certains doivent se cacher quelque part, se regrouper peut-être, en attendant de lancer une contre-offensive. Tu ne dois pas perdre espoir. Ces enfants ont besoin que tu gardes espoir.

La nuit fut courte, et ils repartirent aux premières lueurs du soleil. Comme à son habitude, Rulna se mit en chasse pour s'assurer son repas. Elle s'écarta du groupe tout en progressant dans la même direction. Les trolls effrayant les animaux sur leur passage, elle devait s'éloigner assez loin vers le nord ou vers le sud pour espérer trouver du gibier.
Alors qu'elle suivait la trace d'un chevreuil, elle entendit une petite branche sèche craquer dans un arbre devant elle. Elle releva la tête, tous les sens aux aguets, mais elle ne vit rien d'autre qu'un petit rameau de feuilles sèches tomber lentement à une vingtaine de mètre. Elle observa attentivement l'arbre d'où ces feuilles semblaient provenir, sans rien déceler d'anormal.
Un peu plus tard, une haute branche fut agitée, qui attira son attention. Une volée de passereaux prit l'air en piaillant. La branche ondulait comme si un gros animal venait d'y atterrir, mais elle ne distingua pourtant rien qui puisse l'expliquer.
Lorsqu'elle put enfin abattre le chevreuil qu'elle suivait à la trace, elle le hissa sur ses épaules et entreprit de rejoindre ses amis, sans se défaire de l'impression étrange d'être observée.
Durant le reste de la journée, sur les épaules de Alnard, elle passa son temps à épier la cime des arbres, sans parvenir à trouver la moindre trace de présence.

Le soir venu, ils parvinrent sur les berges d'un grand fleuve qui charriait des eaux rougeâtres. Naëwen leur expliqua :
— C'est ici que s'achève le territoire des elfes. L'un des affluents de ce fleuve prend sa source plus au nord, sur les pentes d'une montagne réputée pour ses mines d'ocre rouge.
Rulna, silencieuse, observait l'autre berge du fleuve, une pointe de tristesse dans le regard. Une grande prairie parsemée de bosquets de saule ou d'ormes, et, plus loin, les majestueuses montagnes de Gorlin, aux pics acérés parsemés de glaciers étincelants.
Naëwen lui demanda :
— Pas trop nostalgique de revoir les terres des nains ?
La naine s'emporta :
— Je n'ai aucune raison d'être nostalgique puisque je n'ai jamais vécu ici !
Quelques minutes plus tard, elle pointa pourtant le plus haut sommet :
— C'est là-bas que se trouve la forteresse de Rocknor ! C'était la plus prodigieuse création de mon peuple...
Sa voix se teinta de tristesse mêlée de colère :
— C'est aussi son tombeau...
La naine se mura dans le silence, mais elle continuait d'observer les terres de ses ancêtres, cherchant à graver dans sa mémoire les moindres détails qu'elle pouvait apercevoir.

Ils continuèrent à suivre les traces laissées par les trolls et les enfants, en logeant la berge vers le nord. Soudain, Rulna s'exclama :
— Oh ! Les trois sœurs !
Alnard ne s'attendait plus à ce qu'elle reprenne la parole :
— Pardon ?
Elle lui montra trois gros rochers gris, surmontés d'une épaisse mousse verte, de l'autre côté du fleuve :
— Ce sont les trois sœurs. C'est une vieille légende qu'on raconte chez moi. Trois sœurs, Gaïn, Rolduin et Darnhild, avaient décidé de refuser le mariage que leur père avait arrangé avec les trois fils du roi. Elles décidèrent de fuir pour aller rejoindre leurs amants qui vivaient dans la cité voisine, mais un terrible orage s'abattit sur elles, et un fleuve de sang se mit à couler devant elles, leur barrant le passage. Leur père, furieux, les retrouva sur les berges du fleuve et, pour les punir de l'avoir déshonoré, il les jeta toutes les trois dans le fleuve pour les y noyer. Lorsque l'orage cessa, le fleuve se fit moins gros, et il dévoila les corps des trois sœurs, pétrifiées. Depuis ce temps-là, Gaïn, Rolduin et Darnhild sont restées ici, pour montrer aux jeunes filles ce qu'il en coûte de bafouer l'honneur des siens.
Tilou était consterné :
— Cette histoire est... horrible.
Rulna ne répondit pas. Elle paraissait hypnotisée par ces trois rochers :
— J'ai toujours cru que ce n'était qu'une légende. Mais aujourd'hui, je suis si proche des trois sœurs...
Alnard eut l'impression étrange qu'elle n'avait pas fini sa phrase, mais elle n'en dit pas plus.

Le soleil était couché et ils avançaient dans les dernières lueurs du jour lorsqu'ils virent une grande île rocheuse sur le fleuve rouge, reliée à leur berge par un robuste pont de pierres, sur lequel ils virent passer les enfants toujours encadrés par leurs gardes trolls. Rulna semblait stupéfaite et excitée à la fois, alors que Naëwen s'écroula à genoux sur le sable de la berge et prit son visage entre ses mains. Tilou se pencha sur elle. L'elfe sanglota :
— Nous ne pourrons pas les sauver... C'est l'île du supplice. C'est ici que nous bannissons les elfes qui ont commis les pires fautes. Personne ne peut en sortir sans franchir ce pont. Mais seule une armée pourrait prendre ce pont d'assaut, et encore, elle en paierait le prix fort.

Ils s'enfoncèrent dans la forêt pour y passer la nuit hors de la vue des trolls. Rulna partagea les restes de son chevreuil, mais Naëwen ne mangea rien. Elle s'allongea sur le sol, en position fœtale et se mit à pleurer. Tilou la regarda, malheureux pour elle, et totalement impuissant à la réconforter.
Lorsqu'il fut rassasié, Alnard se proposa pour aller observer l'île, et tenter de trouver un moyen d'y parvenir sans avoir à passer par le pont.
Lorsqu'il revint, peu avant que le soleil ne se lève, il fut surpris de constater que Rulna n'était plus là. Il s'en inquiéta auprès de Tilou :
— Je ne sais pas où elle est passée. Je suis allé chercher de quoi manger, quand je suis revenu, elle avait disparu. J'ai pu suivre ses traces jusqu'à la berge et là, plus rien.
Alnard se souvint que la veille, elle semblait soucieuse et passait son temps à surveiller les alentours. Il courut alors vers la berge, craignant que la naine n'ait fait une mauvaise rencontre.
Les traces s'arrêtaient effectivement juste avant la berge, mais en les examinant attentivement, il comprit que Rulna avait bifurqué pour aller vers le nord, vers l'île. Il en fit donc de même, maudissant intérieurement la naine qui prenait bien trop de risques à son goût, imaginant par avance de quel guêpier il allait devoir, encore une fois, la tirer. Lorsqu'il arriva à proximité de l'île du supplice, il examina très attentivement le sol, mais il perdit définitivement la trace de Rulna à proximité d'un amoncellement de rocher. À la fois inquiet et en colère, il poursuivit ses recherches une bonne demi-heure, jusqu'à ce qu'un petit caillou vienne à tomber devant ses pieds, avant de rebondir et de rouler deux mètres plus loin. Il n'y prit aucune attention, jusqu'à ce qu'un deuxième caillou en face de même. Il réalisa alors que quelqu'un avait lancé ces petites pierres. Il releva la tête et vit un troisième caillou fendre les airs à une dizaine de mètres d'altitude. Il partit dans cette direction, l'épée au poing et se retrouva rapidement face à un promontoire rocheux caché au milieu d'un gros bosquet de noisetiers. Il leva alors les yeux vers le sommet et aperçut, entre deux éperons acérés, la tête de Rulna qui affichait un sourire ravi et qui lui faisait signe de la rejoindre.
Il fit le tour du gros rocher à la recherche d'un passage qu'il puisse escalader. À l'arrière, le rocher formait un U, qui descendait en une pente assez douce pour pouvoir être escaladée sans risquer de se rompre le cou. Lorsqu'il entreprit son escalade, il réalisa que les roches formaient une sorte d'escalier irrégulier, mais néanmoins praticable.
En rejoignant la naine, il ne put s'empêcher de la sermonner :
— Qu'est-ce qui t'a pris de partir comme ça sans prévenir personne ? Tu aurais aussi bien pu tomber sur une bande de trolls ! Tu crois que tu es invulnérable ou quoi ?
Surprise par la colère du jeune soldat, elle fut tentée, en bonne naine, de lui répondre de manière tout aussi agressive, mais l'expression corporelle du jeune homme ne montrait aucun signe d'agressivité. Elle comprit alors la raison de sa colère. Elle prit les joues de Alnard entre ses mains :
— Ho qu'il est choupinou de s'inquiéter pour moi ! Mais regarde –Elle se montra elle-même des deux mains– je vais bien !
Abasourdi par l'attitude de la naine, il fut incapable de répliquer. D'un mouvement de bras circulaire, elle lui montra le rocher :
— Bienvenue à la mandibule du dragon !
Constatant son incompréhension, elle poursuivit :
— Encore une vieille légende. Mais pour faire court –elle lui montra l'île en contrebas–, cette île est la cité des amants des trois sœurs.
Il examina attentivement l'île au milieu du fleuve rouge, mais elle le devança avant qu'il ne puisse émettre la moindre objection :
— Ne cherche pas des ruines ou des bâtiments construits par des nains. Nous vivons sous terre, ne l'oublie pas. Mais regarde bien le pont.
Il tourna son regard vers la construction en pierre qui enjambait le fleuve. Elle poursuivit :
— Nous avons traversé le royaume des elfes. Pendant notre voyage, as-tu vu une seule construction en pierre ? Non. Les elfes ne bâtissent qu'avec du bois. Ils considèrent que c'est offenser la terre que de creuser pour lui arracher des blocs de pierre. Alors faire un pont comme celui-là... Non. Ce sont les nains qui l'ont bâti. Et si les légendes qu'on m'a racontées lorsque j'étais enfant sont vraies, alors cette île n'est que le sommet d'une ancienne cité naine.

 

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