Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre XLII
XLII
Ils
entrèrent dans une petite grange qui donnait sur les murs d'enceinte,
Sharle et Urog les observèrent attentivement, afin de repérer la faille
qui leur permettrait d'entrer, sans résultat. Farabert les conduisit
derrière un muret délabré, d'où ils pouvaient étudier le côté adjacent.
Il y avait bien une petite porte, mais elle était encadrée par deux
petites tours en haut desquelles deux hommes en armes montaient la
garde. Impossible de passer par là sans attirer leur attention. Ils
continuèrent à faire le tour de la petite forteresse jusqu'à se trouver
cachés derrière une haie, face à la porte principale, équipée d'un
pont-levis, d'une herse et défendue par deux tours. Il aurait fallu
disposer d'une armée pour la prendre d'assaut.
— De combien d'hommes dispose Halbair ?
Farabert réfléchit un instant :
— Il avait une cinquantaine d'hommes sous ses ordres. Vingt sont allés
attaquer le clan, trois seulement en sont revenus. Mais tous ne vivent
pas ici, certains vivent plus loin, dans les villages environnants et ne
viennent là que si Halbair les fait appeler. Je pense qu'il doit avoir
une quinzaine d'hommes ici.
Il désigna tout le village.
— Ils
vivent dans ces maisons. Il n'y a que des gardes dans l'école pendant la
nuit, mais s'ils donnent l'alerte, les autres peuvent intervenir en
très peu de temps et les villages alentours en quelques minutes.
Sharle
était inquiet. Prendre cette fortification ne serait pas chose aisée.
La moindre erreur pourrait leur être fatale, ils seraient pris en
tenaille entre les murs défendus par des archers et le village occupé
par des hommes aguerris. Leur petite troupe ne comptait que six
combattants et il leur faudrait délivrer nombre de prisonniers et
assurer leur sécurité pendant la fuite. Certains d'entre eux seraient
peut-être en mesure de combattre, mais rien n'était moins sûr étant
donné le traitement que Halbair faisait subir aux plus combatifs.
Il
en était là de ses réflexions lorsqu'une troupe d'une dizaine d'hommes
fit irruption dans le village. Sharle porta instinctivement la main à
son épée, Urog grogna de colère, prêt à défendre sa vie.
Sharle perçut quelque chose d'anormal : ces hommes n'avaient pas une attitude de combat. Il posa sa main sur l'épaule de Urog :
— Ils ne savent pas que nous sommes ici. Ils ne sont pas là pour nous. Ne bougeons pas et attendons de voir ce qui se passe.
Le colosse se calma.
Quelques instants plus tard, deux speedruns firent leur entrée au pas
dans le village, l'un était monté par un homme, l'autre, manifestement
par une femme, habillée d'un long manteau dont la capuche lui recouvrait
la tête. Ils s'arrêtèrent devant la plus grosse maison du village, de
l'autre côté de la place. Le cavalier aida la femme à descendre de sa
monture, alors que Halbair sortait pour accueillir la femme. Il n'eut
pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle demanda froidement :
— Tu l'as attrapée ?
Sharle était stupéfait. Il reconnaissait cette voix, mais il refusait de croire ce à quoi il assistait.
Halbair répondit chaleureusement :
— Oui, nous venons de rentrer, elle est là. Mais tu aurais pu me dire
que c'était une véritable furie. Elle m'a coûté une dizaine d'hommes à
elle seule.
Il la fit entrer dans sa maison.
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