Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre XXXV
XXXV
Elle se figea sur place, jeta un coup d'œil à Siléa : elle avait aussi perçu l'appel et ne comprenait pas.
— C'est Sharle ! C'est lui le hurleur.
Siléa écarquilla les yeux, dans une grimace qui aurait pu être drôle, n'était-ce la situation.
— Mais c'est un humain, il ne peut pas...
— C'est une longue histoire, mais je t'assure que c'est Sharle. Tout
n'est pas perdu. Nos guerriers sont là, ainsi que Sharle et sa
patrouille...
Halbair tira violemment sur les cordes pour les faire avancer.
— Valfond ! Je savais qu'il allait nous causer des soucis !
Il tira à nouveau sur les cordes :
— Ne vous réjouissez pas trop vite mes petites, personne ne viendra vous sauver. Vous êtes à moi !
Le plus petit des hommes ne comprenait pas :
— Qu'est-ce qu'il y a chef ?
— Sharle de Valfond, il est derrière nous, probablement en train d'attaquer notre colonne.
— Mais nous sommes trop loin, comment...
— Je le sens ! J'ai toujours senti la présence des orques.
Le rafleur renifla pour tenter de capter une improbable odeur, ce qui agaça Halbair :
— Pas comme ça crétin ! Je sens leur présence bien avant leur puanteur.
Et si j'ai compris une chose pendant la guerre, c'est que Valfond doit
trop traîner avec ces animaux, je sens sa présence encore mieux que
celle des lézards. Je l'ai senti hier soir après avoir tabassé le
monstre.
Il se tut un instant, songeur.
— Savoir que Valfond est si près de nous alors que nous sommes sur ses terres n'augure rien de bon.
Il ferma les yeux, comme pour se concentrer.
— Il n'a probablement pas d'armée avec lui, juste les mâles du clan. Je
le sens toujours plus fort lorsqu'il commande une armée.
Ses hommes le regardaient inquiets.
— Mais...
Halbair coupa court à toute discussion :
— Je ne sais pas comment, mais je le sais !
Après un instant, il expliqua à ses trois hommes :
— On ne s'arrête pas ce soir. On marche toute la nuit si nécessaire,
mais on ne se pose qu'une fois le premier poste de frontière passé.
Personne ne traîne en route.
Il tira violemment sur les cordes et accéléra le pas.
Litak ne percevait plus le tumulte de la bataille. Se pouvait-il qu'elle se soit achevée si vite ?
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