Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre XXXIII

XXXIII

 

Clan de la Forêt Sombre, je suis celui que vous appelez le Hurleur ! Je suis avec les guerriers de votre clan et nous allons intervenir pour vous délivrer. Pour votre sécurité, je vous demande de vous regrouper le plus près possible du chariot. Courage, vous serez bientôt libres.

Les orques, tout à la fois inquiets et pleins d'espoir, se regroupèrent et se pressèrent contre le chariot, comme l'avait demandé le Hurleur, ce qui provoqua les moqueries des rafleurs de l'arrière garde :
— He ! Ils ont l'air drôlement pressés d'arriver !
— P't être bien qu'ils ont compris qu'on était les chefs finalement.
— Tu parles, ces animaux-là ne comprennent rien à rien.

Les orques, insensibles aux quolibets, semblaient observer les alentours. Un petit rocher roula loin derrière eux et les rafleurs se moquèrent de plus belle. Farabert lui, ne se moquait pas et il se rapprocha des orques. Un homme lança à la ronde :
— Celui-là, il a passé trop de temps avec les animaux. On l'a retrouvé trop tard pour en faire un homme, un vrai !
Les autres répondirent par de bruyants éclats de rire

Le chemin devint plus étroit encore et un pic rocheux semblait bloquer le passage, que le chemin contournait. Les orques observaient le paysage attentivement sans remarquer aucune présence, aucun signe des secours. Ils ne savaient pas où devait se produire l'attaque, mais ils savaient que cela viendrait bientôt.

Maintenant !

Un grondement terrible, le sol tremblait. Stupeur chez les rafleurs, comme chez les orques. La montagne s'écroulait devant eux, bruit, roches et poussières.
Un nouveau grondement derrière eux, à nouveau la montagne s'écroulait.
Jodor qui se trouvait à l'arrière de la colonne hurla : « Un piège ! »
Une flèche siffla, puis d'autres et les hommes tombèrent, fauchés par cette pluie mortelle, enfin un rugissement rauque et puissant : Urog lançait l'attaque et les guerriers apparurent, surgissant du ravin, déboulant de la montagne et les hommes continuaient de tomber. Jodor organisa la défense, les hommes se regroupèrent autour de lui et il serra Maniléa contre lui, comme un bouclier vivant. Urog, Corg et Mortak leur faisaient face, alors que Arkog, Darlak et Martog affrontaient d'autres hommes près du chariot.

Les hommes à l'arrière n'étaient pas des combattants, juste des pouilleux enrôlés pour attraper des femelles et leurs petits. Ils ne pourraient pas tenir tête à des orques déterminés. Jodor comprit que tout était perdu s'il restait là. Il entraîna Maniléa vers l'éboulis, la tenant toujours entre lui et les archers. Elle comprit qu'il cherchait à fuir les combats et tenta de le freiner. De rage, il finit par la soulever comme un fétu de paille, la traîna avec lui vers l'amas de pierre qu'il entreprit d'escalader pour fuir. Il fut bientôt imité par un autre, se cachant derrière Séana. Farabert qui se tenait près des orques avait assisté à la scène. Avec une agilité surprenante, il évita la hache d'Atarog, saisit l'épée d'un mort et se lança à la poursuite de Jodor.

Corg s'était jeté dans la bataille avec une fureur inhabituelle chez lui. Il frappait, taillait, poussait et les hommes tombaient sous ses coups. Il enrageait de ne pas trouver Litak et il devait se frayer un passage au travers des rafleurs pour parvenir à la secourir. Mais ces hommes-là savaient se battre et il progressait lentement. Certains tombaient encore sous les flèches, mais les archers hésitaient maintenant à tirer, car amis et ennemis étaient dans une mêlée indescriptible. Il progressait, soutenu à sa droite par Urog et à sa gauche par Mortak. Les hommes résistaient, mais l'étroitesse du chemin les empêchait de profiter de leur nombre. Ils étaient condamnés à mourir sous les coups de hache et ni leur hargne, ni leur expérience du combat ne pourrait changer l'issue du combat. Corg abattit sa hache sur un homme, puis il releva la tête. Il vit alors Sharle éliminer deux hommes de manière surprenante : il en avait empoigné un qu'il fit basculer au-dessus de lui, il se pencha pour accompagner sa chute et profitant du déséquilibre, il asséna un violent coup de pied à l'abdomen du second qui bascula dans le ravin. Il acheva le premier d'un coup d'estoc.
Les derniers hommes tombèrent rapidement, tout était fini.

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