Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre XXIV
XXIV
Elle voulait fuir avec les autres, mais elle s'aperçut que les mères, épuisées par la marche, le froid et la faim, ne pourraient courir assez vite pour échapper à leurs poursuivants. Ceux qui les surveillaient, passé la surprise, s'étaient déjà lancés à la poursuite des fuyards. Sans réfléchir, elle saisit la pique du mort et elle tenta de les freiner. Trois d'entre eux lui firent face, deux autres continuèrent. Farabert la contourna si vite qu'elle eut à peine le temps de le reconnaître, mais elle ne pouvait rien faire pour l'arrêter.
Elle avait maintenant sept rafleurs autour d'elle. Jodor sembla comprendre les intentions de Litak et la laissa aux prises avec ses hommes pour se lancer à la poursuite des fuyards. Les six autres, méfiants, ne s'approchaient pas, attendant l'occasion d'attaquer. Elle jeta rapidement un coup d'œil derrière elle et ne vit que le second s'enfoncer dans l'obscurité. Au moins, pas un homme de plus ne pourrait tenter de rattraper ceux qui avaient retrouvé la liberté. Elle perçut au loin Siléa qui criait, puis, encore plus loin, Lazaée et puis plus rien. Son cœur se serra. Que lui était-il arrivé ? Elle n'avait pas le temps de s'interroger à ce sujet, un homme sur son côté avait tenté de s'approcher, elle le transperça de sa pique, ce qui rappela ses compagnons à plus de prudence.
Halbair,
furieux, hurla des consignes à ses hommes. Dix d'entre eux vinrent
prêter main forte à ses opposants, dix autres se replacèrent en
surveillance des orques et tous les autres se lancèrent à la recherche
des fuyards.
Aidés par les combattants, les hommes qui encerclaient
Litak adoptèrent une tactique différente. Un homme chargeait et reculait
immédiatement, puis un autre à l'opposé et ainsi de suite.
Litak ne
savait plus que faire, mais elle était certaine qu'ils lui feraient
payer cher l'évasion et la mort d'un des leurs. Un homme fit mine de
l'attaquer derrière elle, elle fit volte-face et réussit à lui faire une
estafilade au visage.
— Attention, derrière toi !
Elle se
retourna et vit un homme sur le point de la frapper, mais au dernier
moment, Xartak le percuta tête en avant, le fit rouler au sol, puis il
lui brisa la nuque de ses mains. Récupérant son épée, il se plaça dans
le dos de Litak.
— Merci Xartak !
— Merci à toi ! Tu me donnes l'occasion de mourir en guerrier, plutôt que de subir la honte de l'esclavage.
Commentaires
Enregistrer un commentaire