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Affichage des articles du mars, 2022

Les cendres de Tirwendel - Chapitre XXV

  XXV Ils arrivèrent à Tirwendel dans la nuit du troisième jour de voyage. Shack'Gan et Lak'Mor voyaient pour la première fois la cité royale des elfes et il leur fallut plusieurs minutes d'observation pour en comprendre l'ampleur. Si la plupart des cités elfes étaient bâties sur une dizaine d'arbres tout au plus, Tirwendel était constitué d'une bonne centaine de chênes immenses, bien plus grands que tous les arbres que le mage avait eu l'occasion de voir dans cette forêt des elfes. Comme à chaque fois, tout l'espace offert par les arbres était occupé, depuis les branches basses situées à une dizaine de mètres du sol, jusqu'à la canopée, si haute qu'il était impossible d'en distinguer les détails. Chaque arbre était relié à ses voisins par de multiples passerelles, dont les plus basses étaient équipées de postes de tir pour les archers. Au cœur d'un même arbre, les elfes pouvaient aisément passer d'une branche à l'aut...

Litak du clan de la forêt sombre - Chapitre XVII

  XVII Le seigneur Tass et sa fille étaient partis depuis deux jours. Deux jours durant lesquels Sharle n'avait cessé de s'interroger au sujet de Bessilla. Quelles étaient ses intentions ? Et celles de son père ? Il en avait parlé avec Jehan et Zarmak et tous deux avaient des doutes quant à leurs réelles motivations. Val aux Mines ne manquait pas de ressources, ni de débouchés commerciaux au sein des Belles Landes. Tass avait bien failli s'étouffer lorsque Jehan avait posé comme condition préalable à tout accord commercial une garantie de la dignité des travailleurs orques de Val aux Mines. Zarmak avait perçu à ce moment-là que jamais Tass ne céderait sur ce point. Les esclaves orques étaient pour lui une main d'œuvre efficace et très bon marché, qu'il ne considérait pas mieux qu'un troupeau de glapis laineux, et encore, les glapis ne se révoltaient pas eux. Néanmoins, il avait insisté pour poursuivre les négociations, alors qu...

Les cendres de Tirwendel - Chapitre XXIV

  XXIV Tilou et Alnard sortirent du village et commencèrent à remonter le chemin qui menait au palais du gouverneur, mais ils n'étaient toujours pas d'accord sur ce qu'ils devaient dire ou omettre. — Il faut lui dire qu'une elfe est dans le village. Le jeune forgeron était nerveux : — Tout ce qu'il doit savoir, c'est que des trolls ont attaqué et détruit Nelandir. Rien ne nous impose de lui dire pour Naëwen. Alnard n'en démordait pas : — C'est le gouverneur, il a le droit de le savoir. Tilou s'arrêta et fixa son ami : — Gouverneur ou pas, je ne lui fais pas confiance. Est-ce que tu peux seulement m'assurer qu'il ne lui fera aucun mal ? Alnard ne voulait pas lui faire de la peine, mais il devait lui remettre les idées en place : — Tu te souviens du petit lynx que tu avais trouvé ? Tilou sourit : — Évidemment ! Personne ne l'a oublié à Vertpré ! — Justement. Tu l'avais retrouvé blessé, abandonné et tu l'as recueilli...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre XVI

XVI — Je sais où ils sont passés ! Il indiqua un point sur la carte. — Mais Tarin ne les a toujours pas retrouvés... — Et tu crois que cet imbécile est ma seule source d'informations ? Il fixait la carte comme s'il voulait y voir ses futures proies. — Nous sommes à peine rentrés dans nos frais la dernière fois. Nous allons organiser une nouvelle expédition et cette fois, pas question de les rater. — Là-bas ? Mais si nous nous faisons prendre... Le chef frappa la table du poing. — Surtout là-bas ! Il se tut un instant et l'homme vit dans le regard de son chef une lueur glaciale, implacable. — J'ai de vieux comptes à régler et si l'occasion se présente, je ne manquerai pas d'en profiter. L'homme prit congé non sans qu'un frisson ne lui parcoure l'échine. Le chef était intelligent, rusé, mais parfois aussi, inquiétant.

Les cendres de Tirwendel - Chapitre XXIII

  XXIII Lorsque Shack'Gan et Lak'Mor arrivèrent à Nelandir, la nuit était déjà tombée. Rol'Taar s'approcha d'eux, l'air inquiet et irrité à la fois : — Où étiez-vous passé ? Un coureur est arrivé. Il a déjà parlé à Zol'Kor et il a demandé après toi. — Que veut-il ? Le guerrier s'énerva : — Comment veux-tu que je le sache ? C'est à toi qu'il veut parler, pas à moi. Il poussa Shack'Gan vers la tente de commandement sans ménagement. Là, Zol'Kor faisait les cent pas autour du coureur. Il releva la tête lorsque le mage franchit le seuil : — Te voilà enfin ! J'étais sur le point d'envoyer des patrouilles à ta recherche ! Qu'est-ce que tu faisais en dehors de la cité ? Le mage observa le coureur quelques secondes avant de daigner répondre : — Ne pourrais-tu pas laisser notre ami se reposer au lieu de tourner autour de lui comme un oiseau de proie ? Sans même attendre la réponse du guerrier, il invita le coureur à s...

Litak du clan de la Forêt Sombre - Chapitre XV

XV Peu après la visite des gens de Valfond, Corg expliqua à Maniléa et Litak que le clan manquait de minerai de fer pour réaliser des outils et des armes. Bratog avait décidé d'envoyer une délégation faire du troc à Valfond pour en trouver et Litak insista tant pour en faire partie que son père accepta de proposer au chef de l'emmener. Le lendemain, Bratog avait à sa disposition une dizaine de volontaires : Garnox, Corg, Litak, Martog et Mallog, Siléa et son père, Urog et Zanéa et deux novices, Zartog, fils de Garnox et Ragox. Les chasseurs avaient abattu nombre de gibiers et les mères avaient tanné les peaux avec soin. Comme la quantité de cuir disponible dépassait les besoins et que la chasse permettait de se réapprovisionner facilement, Bratog décida de troquer le cuir contre du fer. Il savait que l'opération ne rapporterait pas beaucoup, mais elle constituait un bon moyen de jauger Valfond et de mieux connaître ces gens étranges. Au momen...

Les cendres de Tirwendel - Chapitre XXII

  XXII Le froid la réveilla aux premières lueurs de l'aube. Elle tenta de se relever, mais une douleur fulgurante la rappela à l'ordre. Surprise, elle dut se concentrer pour en retrouver l'origine. Des bribes de souvenirs lui revinrent, la plaie infectée, la fièvre, le délire qui l'avait presque conduite à la noyade, et enfin, sa décision de cautériser la plaie. Elle examina sa brûlure. Elle était boursouflée, mais elle semblait propre et ne montrait plus de signe d'infection. Elle se releva prudemment, chancela quelques instants, avant de retrouver ses moyens et prit alors conscience qu'elle avait terriblement faim. Elle chercha dans ses affaires quelques restes à manger, mais ce qu'elle trouva n'était pas suffisant pour calmer son appétit. Elle décida d'aller chasser, doutant pourtant d'être en mesure d'abattre un sanglier ou un chevreuil avec sa seule dague. Rulna s'enfonça dans la forêt la plus proche, à la recherche de ...